Une petite seconde (devant la 306 Maxi de Michel Bonfils) suffira au bonheur de Pascal DAMEVIN pour s’imposer en 2003.

Au prix d’une belle remontée, Yves PEZZUTTI s’imposera lui aussi sur le plus petit  des écarts (et toujours devant Michel Bonfils) en 2004

De Daniel Girardon, premier vainqueur en 1986 à Kevin, Bochatay qui s’est imposé pour la 3e fois de rang en  2022, en passant par Michel Giraldo, recordman de victoires (9),  et alors que se profile la 38e édition (7-8 octobre) l’ASAC de Savoie se propose, en quatre volets,  de vous faire revivre, par le texte et par l’image, les temps forts de ce rendez-vous devenu  un incontournable du calendrier de la Coupe de France.

Après le règne quasi sans partage des R5 Turbo, entre 1995 et 2005 le rallye s’offre neuf vainqueurs différents au volant notamment de nouvelles voitures (Clio, Mégane)
1995 – Le rallye des Bauges fête déjà ses dix ans et s’offre pour l’occasion un ouvreur de luxe en la personne d’Alain Oreille pour donner encore plus de  piment à une  épreuve qui bat son record d’engagés (163) et accueille aussi un petit nouveau,  Stéphane Poudrel venu défier la cohorte des R5 Turbo “locales”.  Pour un coup d’essai c’est un coup de maître que va réaliser Poudrel. Un seul concurrent sera  finalement en mesure de rivaliser avec le Drômois. Pierre Bogey le double tenant du titre qui partage les deux premiers scratch avec le Montilien qui parvient à s’adapter à une voiture privée d’autobloquant.  Bogey casse une bougie dans l’ES 4 laissant échapper 5’’ … et la victoire.

1996 – Au triptyque habituel : Girardon – Bogey – Minoret, Th. Joram s’invite à son tour à la table avec une version “Tour de Corse” de la R5 Turbo. Venu chercher de précieux points pour gagner son billet pour la finale de la Coupe de France à Sens, Girardon  réussit dans son entreprise en remportant cette 11e  édition, dix ans après son succès lors de son édition inaugurale.
1997 – En douze ans et 90 départs Michel Giraldo ne comptait plus les succès de groupes et de classes tant sur la R5 GT que la Clio. Pourtant il manquait une ligne à son palmarès. La plus belle. Celle de vainqueur « scratch ». C’est désormais chose faite. Au volant de la Maxi Mégane des ateliers Automéca, l’Annécien survole  les débats sur les routes encore sèches du prologue puis surtout le dimanche sur l’asphalte détrempé d’Arith et d’Attilly alors que les R5 Turbo ne pouvaient plus rivaliser.

 

Le chiffre

1

1997, c’est l’édition des premières. Instauration d’un prologue. Aillon-le-Jeune accueille le départ du rallye pour la 1e fois. Premier succès scratch pour Giraldo et premier succès en rallye régional pour la Mégane Maxi que l’Annécien conduira, un mois plus tard, à la 2e place de la finale de la coupe de France à St Marcellin.

 

1998 – Avec trois anciens vainqueurs — Girardon —Teypaz et Minoret et six des sept premiers au classement provisoire du challenge de la Ligue Rhône-Alpes, le 13e rallye des Bauges joue la double carte de la fidélité et de la qualité. Après avoir rapidement perdu deux de ses trois têtes d’affiche lors du prologue de samedi (Mouchet moteur calé sur la ligne de départ et Christian Crozet (BMW) embrayage, le rallye retrouve tout son intérêt dès les spéciales du dimanche disputées sur des routes rendues piégeuses par une météo capricieuse. Affectionnant la pluie et les chaussées grasses, au volant d’une voiture moins puissante mais beaucoup plus agile que les R5 Turbo, J-P Bochatay signe un festival,  imposant,  après Giraldo, une voiture du groupe A en l’occurrence une Clio Williams

1999 – Avec un kilométrage porté à 40 km, un plateau de 157 voitures, Ragnotti en ouvreur de luxe, des R5 Turbo en reconquête la 14e édition du rallye des Bauges se présente sous les meilleurs auspices. En reconquête après deux années sans succès, les pilotes des R5 Turbo échouent dans leur tentative se heurtant à un Christian Crozet de feu qui a su maîtriser, au volant de sa BMW,  les velléités des Girardon, Mouchet et Neveu entre autres alors que Minoret était stoppé après quelques centaines de mètres seulement (allumeur).

2000 – Après trois ans sans victoire aux Bauges les pilotes de R5 Turbo, au premier rang desquels les habitués que sont Bogey, Bonnefond, Mouchet et  Girardon abordent cette 15e édition avec envie et ambition.  D’autant qu’aucun des quatre n’a inscrit le moindre succès au compteur cette année. Dans le duel annoncé entre R5 Turbo et BMW l’avantage est à Renault dès le premier chrono. Au départ de l’ultime ES Bogey possède encore  11’’ d’avance sur Bonnefond et 24 sur Girardon. Le champ est ouvert à Bogey pour rejoindre Neveu en qualité de co-recordman de victoires. Le pilote de Grésy joue la prudence sur les 5,3 derniers kilomètres d’Arith—les Aillons et signe le 5e chrono. A … onze secondes de Patrice Bonnefond. A égalité parfaite (22’55’’) c’est Bogey qui est déclaré vainqueur pour avoir devancé son homologue des Saisies de 4’’ la veille dans le prologue.

2001 – Après le record de participation en 2000 avec 166 équipages au départ, le rallye enregistre un nouveau record en 2001 avec 43,5 kilomètres se secteurs chronométrés. Après une saison où il alterna le bon et le moins bon Bochatay est venu aux Bauges pour oublier ses casses de cardan à répétition. Mission accomplie la version Maxi de la Clio de Damevin est battue pour 6’’.

2002 – D’ordinaire rendez-vous de la mi-octobre, le rallye des Bauges se dispute pour la première fois en septembre. Huit jours plus tôt au national  Suran à Bourg-en-Bresse il collait les secondes par dizaines à ses adversaires. Dans les Bauges, dans un véritable sprint c’est par une ou deux unités que Cyrille Garcin creuse  l’écart et construit sa victoire.

2003 – Appelées à disparaître à la fin de l’année les voitures du Groupe F ne veulent  pas rater leur sortie aux Bauges où elles comptent 12 victoires en dix-sept éditions. C’est pourtant  tout sourire que Pascal Damevin rentre au parc fermé en vainqueur. Enfin oubliés les accessits au Velay, à la Caillette, au Paul Friedman, à l’Epine ou au Gap Racing. Oubliée cette 30e place à la finale de la Coupe de France à Limoges. Pour son 61e départ le Motterain hisse  sa voiture à la première place d’un classement scratch. Et ce au terme d’un haletant chassé-croisé en tête avec la 306 Maxi de Michel Bonfils écartée de la gagne pour… une seconde.

2004 – C’est forcément un événement et un grand honneur que d‘accueillir au départ de son rallye un pilote de la trempe de Gilles Nantet. Le pilote de Petit-Cœur qui avait ouvert l’édition 2000 achève une saison quasi sans –faute (13 podiums dont 11 victoires en 14 rallyes) au volant de la Porsche 911 SC. Saison qu’il rendra exceptionnelle quinze jours après les Bauges en remportant, à Epernay, la finale de la Coupe de France des rallyes. En s’élançant dans l’ES 8 avec 7/10e d’avance sur Pezzutti, Michel Bonfils se refuse à l’idée d’avoir à vivre le même scénario que l’année précédente quand il avait dû céder la victoire à Damevin pour une 1’’. Mais Pezzutti qui avait entrepris depuis l’ES 3 une opération « remontée » à la faveur de trois temps scratch bouclait l’ultime chrono devant Bonfils pour 2’’3 condamné pour la 2e année à la 2e place sur le plus infime des écarts (1’’6).

                                                                                                J-L.BOURGEOIS