Daniel GIRARDON vainqueur de la toute première édition en 86 avec la R5 Turbo, victorieuse, deux ans plus tôt à Mende, de la toute première finale de la Coupe de France.
Dix fois sur le podium aux Bauges (une victoire, huit fois 2e, une fois 3e), Jean-Marc MINORET a marqué l’histoire du rallye des Bauges
Pierrot BOGEY a attendu son heure pour s’imposer dans les Bauges. « A l’époque on faisait avec ce que l’on avait avait mais toujours avec passion, coeur et beaucoup de temps. Une saison nous coûtait l’équivalent d’un week-end de location aujourd’hui. »
De Daniel Girardon, premier vainqueur en 1986 à Kevin, Bochatay qui s’est imposé pour la 3e fois de rang en 2022, en passant par Michel Giraldo, recordman de victoires (9), et alors que se profile la 38e édition (7-8 octobre) l’ASAC de Savoie se propose, en quatre volets, de vous faire revivre, par le texte et par l’image, les temps forts de ce rendez-vous devenu un incontournable du calendrier de la Coupe de France.
Né en 1985 de la passion commune de quelques mordus au premier rang desquels Paul Casiez, Lucien Chatelain, Jean-Claude Godet, Raymond Balmain, Jean Thomas, Philippe Pouloin et Claude Dullin pour accueillir les équipages du rallye de Monte-Carlo 1986 venus disputer, dans les Bauges, la toute première spéciale de la 54e édition de l’épreuve monégasque, Sport Auto Bauges a donné naissance, neuf mois (jour pour jour) plus tard, sur la même portion de route rendue célèbre par les Biasion, Mouton, Röhrl, Toivonen, à la première ronde des Bauges.
38 ans plus tard, l’épreuve, devenue rallye des Bauges, n’a pas pris une ride devenant même l’une des plus prisée de la Ligue Rhône-Alpes où les pilotes viennent chercher les premiers points de la Coupe de France de la saison… à venir.
1986 – Lauréat, deux ans plus tôt, à Mende, de la toute première finale de la Coupe de France, Daniel Girardon (vainqueur au Maurienne et à l’Epine) se présente en grand favori de la première édition réunissant 86 équipages sur les 5,8 km entre Le Chatelard et Aillon-le-Vieux à effectuer à cinq reprises, seuls les trois meilleurs temps (excepté celui du premier passage) étant pris en compte pour le classement. Le Bourgetain tient son rang et s’impose devant Marsura (R5 Turbo) et la Kadett GSI groupe A de Michel Bonfils. Cette 1e édition coïncide avec les débuts en rallye de Pierre Bogey, Paul Rouquille, Patrice Bonnefond tandis que Michel Giraldo, Gilles Michellier et Jean-Pierre Bochatay n’en sont qu’à leur second départ.
1987 – Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Bien parti pour prolonger son bail, Girardon était trahi par le Turbo de sa R5 « Tour de Corse » laissant à Caro, pour son 3e départ seulement mais galvanisé par sa 3e place au PTS d’Annecy, le leadership du rallye devant les R5 Turbo de Crétien et Neveu
1988 – Il ne lui manquait que la victoire pour clore l’année en beauté. C’est chose faite pour Jean-Louis Neveu, qui exception faite d’un abandon à la vallée blanche, n’a pas quitté le podium au cours de ses sept derniers rallyes.
1989 – Avec Girardon (neuf victoires en dix rallyes) Neveu est l’homme fort. Onze podiums en douze rallyes. Le premier rapidement out après la perte d’une roue dans le premier passage du Châtelard, le second contrôle les opérations a sa guise devant un Bogey pas mécontent de prendre la 2e place et surtout de boucler son premier Bauges après deux abandons et une mise hors course.
A noter que l’épreuve est ouverte par le jeune Alsacien Philippe Bugalski qui n’est pas encore un top pilote mais qui le deviendra vite avant de disparaître trop tôt en 2012
1990 – Les années se suivent mais ne se ressemblent pas pour Neveu qui après deux succès de rang est contraint à l’abandon dès l’ES 2 (sortie). La surprise vient de Thierry Theypaz qui impose sa R5 GT (groupe N) – première et seule victoire de sa carrière – devant Minoret et Bochatay.
1991 – Bogey pensait avoir fait le plus dur en abordant le 3e tour avec 14 ‘’ d’avance sur Bochatay et 16’’ sur Minoret. Las, le leader abandonnait 18’’ dans Arith et du coup la victoire qu’il laissait pour 1’’ à Minoret
1992 – On disait Neveu revanchard après ses déboires de l’année précédente (67e). Si Denizet se voulait un coriace adversaire et alors que l’épreuve était neutralisée après l’ES7 après un accident qui devait coûter la vie à une spectatrice, Neveu signait un 3e succès dans les Bauges (le 12e (des 15) de sa carrière) . Succès partagé – pour la toute première de ses 22 participations – avec sa fille Sandrine avec laquelle il s’imposera à trois reprises à Faverges.
1993 – Avec 145 partants le rallye des Bauges enregistre un nouveau record de partants dont Bogey vainqueur, en juillet, de son tout premier rallye du côté de Gap. Les organisateurs ont également de la chance avec la météo. La Savoie noyée sous des trombes d’eau depuis 15 jours voit son ciel s’éclaircir et même si le ciel reste menaçant pas une goutte d’eau ne viendra perturber cette 8e édition offrant à Pierrot Bogey son premier succès sur ses terres.
1994 – Absent aux Bauges depuis 5 ans Girardon est de retour pour cette édition qui profite d’une nouvelle réglementation pour porter de 25 à 35 le nombre de kilomètres de secteurs chronométrés. C’est toutefois Bogey qui atomise la concurrence dès la nouvelle ES de Bellecombe qu’il avale à plus de 120 km/h de moyenne. Le Grésylien confirme son succès de 1993. Nouveau triplé des R5 Turbo avec Girardon (2e) et Minoret (3e).
Le chiffre
11
En version « Tour de Corse », « Cévennes » ou « Maxi » la R5 Turbo a marqué l’histoire du rallye des Bauges. Durant 19 éditions, sans discontinuer, elle a occupé au moins une place sur le podium totalisant onze victoires – aux mains de six pilotes – signant 39 podiums et réalisant sept triplés.
J-L.BOURGEOIS